Recyclage mode d’emploi

La valorisation consiste à transformer un déchet pour un nouvel usage : il peut s’agir d’un compostage, d’une valorisation matière
(transformation en nouvelle matière première, par exemple en fondant du verre usagé pour produire de nouveaux verres) ou d’une
valorisation énergétique (utiliser la chaleur produite par la combustion, récupérer le méthane issu de la décomposition,…).

Donner de la valeur

Tous ces procédés donnent de la valeur aux déchets et évitent leur enfouissement en décharge. Les lois successives incitent de plus en plus
les producteurs de déchets, professionnels comme particuliers, à opter pour des solutions de valorisation.

À chaque valorisation, l’ancien papier est nettoyé, transformé en pâte puis séché et conditionné en rouleaux prêt à l’emploi. Ce processus détériore progressivement les fibres qui le composent.

En général, après 8 à 9 cycles, le papier est considéré comme trop abimé pour une nouvelle utilisation sous cette forme. On s’en sert alors pour fabriquer du papier journal ou des mouchoirs.

Omniprésent, cette matière présente l’avantage de se recycler à l’infini… à condition d’être correctement triée.

Chaque plastique dispose de sa propre filière :

• plastique transparent (bouteilles d’eau)
• plastique coloré (bouteilles d’eau pétillante)
• plastique opaque (bouteille de lait), film plastique,…

Une fois triés, les déchets plastiques doivent être nettoyés de leurs impuretés avant d’être broyés pour devenir des paillettes. Ces paillettes sont fondues à très haute température pour se transformer en granulés, prêt à de nouveaux usages.

Les DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques) doivent suivre un traitement à part ! Complexes, ces produits comportent de nombreux composants parfois toxiques. Un démantèlement s’impose pour séparer les différents matériaux et permettre leur valorisation.

Les particuliers ont l’obligation de les jeter dans la benne dédiée d’une déchetterie ou des les confier à un éco-organisme agréé. Les entreprises peuvent passer par un professionnel pour assurer l’enlèvement et la gestion de ces déchets.

Quant aux les producteurs d’équipements électriques et électroniques, ils sont responsables de l’enlèvement et du traitement des DEEE mis sur le marché après le 13 août 2005. Avant cette date, les détenteurs restent les seuls responsables des déchets issus de ces produits. 3 éco-organismes ont obtenu l’agrément pour collecter les DEEE professionnels : Ecologic, Eco-systèmes et Recyclum.

Ces déchets se répartissent en 3 catégories :

• les déchets inertes
• les déchets industriels banals (DIB)
• les déchets dangereux

La plus importante catégorie rassemble les déchets inertes. Pierre, terre, tuile, parpaing… Ces matériaux ne se décomposent pas, ne brûlent pas, ne sont pas biodégradables et ne produisent aucune réaction physique ou chimique. Sans danger pour l’homme ni pour l’environnement, ces déchets restent pourtant intéressants à valoriser : c’est la raison pour laquelle ils doivent être collectés puis triés afin d’être transformés en granulats, qui servent par exemple à la construction de route.

De leur côté, les déchets industriels banals (ni dangereux, ni inertes) doivent chacun suivre leur propre filière de recyclage : papiers, bois, métaux, plastiques… Tous doivent être triés puis confiés à des spécialistes en vue d’une revalorisation.

Quant aux déchets dangereux (2 % des déchets du bâtiment), ils doivent suivre un traitement particulier en raison de leur caractère toxique. Peinture au solvant, amiante friable, bois traité avec des métaux lourds… Ces déchets doivent être séparés, emballés, étiquetés puis confiés à un éliminateur agréé en vue d’une dépollution.

La méthanisation consiste à traiter des déchets organiques par fermentation. Ce processus produit un biogaz, composé majoritairement de méthane (jusqu’à 70 %), quasi-identique à celui du gaz naturel fossile.

Largement utilisé dans l’agriculture, ce mécanisme se développe aujourd’hui pour valoriser de nombreux déchets : alimentaires, végétaux, boues, déjections d’animaux…

Enfermés dans une cuve appelée digesteur et en l’absence d’oxygène, les déchets sont soumis aux micro-organismes qui provoquent une fermentation. Au bout d’un mois environ, ce procédé de méthanisation produit du biogaz qui peut être utilisé pour les chauffages urbains, pour le réseau de gaz naturel ou encore comme carburant de certains véhicules.

Avantage : appliquée notamment à un volume important de déchets alimentaires, la méthanisation permet de récupérer du méthane, puissant gaz à effet de serre, et d’éviter sa propagation dans l’atmosphère.

PVC, PET, PEHD… De nombreux types de matériaux plastiques composent nos emballages du quotidien, avec des usages et des qualités parfois bien différents.
Entre les bouteilles d’eau, les pots de yaourt ou encore les sacs poubelles, il ne s’agit pas de la même sorte de plastique ! Ainsi, dans l’agroalimentaire, le PET et le HDPE sont très largement privilégiés à la différence d’autres plastiques comme le PS.

Un système d’identification permet de s’y retrouver : un logo en forme de triangle, composé de 3 flèches avec un chiffre à l’intérieur et d’une mention du plastique utilisé figurent systématiquement sur les emballages. Ces numéros vont de 1 à 7 et permettent d’identifier rapidement la nature du matériau.

Le plastique fait figure de champion des polluants à travers le monde. Pourtant, son recyclage est aujourd’hui bien maîtrisé et permet d’étonnantes reconversions : on peut par exemple fabriquer des sièges auto à partir de bidons de lessive ou bien réutiliser le plastique d’une bouteille vide pour en fabriquer une nouvelle !

A noter : en France, c’est en général dans les bacs ou les sacs jaunes qu’il faut jeter les déchets plastiques en vue du recyclage.

Fini le temps où l’on abandonnait sa voiture dans la nature lorsqu’elle avait atteint la limite d’âge. Aujourd’hui, les véhicules hors d’usage (VHU) sont considérés comme des déchets dangereux. Ils doivent donc suivre une procédure de destruction et de dépollution particulière, encadrée par la directive européenne 2000/53/CE du 18 septembre 2000.

Le propriétaire a l’obligation de remettre son VHU à un centre agréé par la Préfecture. Le véhicule est repris gratuitement en vue de son démantèlement. En cas de non-respect de la réglementation, l’amende s’élève à 1 500 €.
Pourquoi une telle procédure ?

Les principaux composants d’un véhicule comme l’huile, le filtre à huile ou encore la batterie au plomb sont hautement toxiques et polluants. Ils doivent faire l’objet d’une attention toute particulière pour ne pas nuire à l’environnement.

Près de 1 700 centres VHU en France procèdent à la dépollution des véhicules, valorisent certaines pièces détachées et les dirigent ensuite vers un broyeur agréé. Tous les types de véhicule sont concernés : voitures particulières, camionnettes, cyclomoteurs à 3 roues,…

La directive européenne impose que la réutilisation et la valorisation des composants d’un VHU atteignent au moins 95 % de la masse du véhicule !