Plusieurs années après la disparition de Takata, les répercussions du scandale n’en finissent plus pour le secteur automobile… Et même au-delà ! Les airbags défectueux de l’entreprise japonaise entraînent des dizaines de millions de rappels de véhicules dans le monde, avec un défi environnemental à la clef. Tout l’enjeu consiste en effet à valoriser ces airbags. Hubency accompagne les constructeurs dans cette opération recyclage d’une ampleur inédite.
Courant juin, le constructeur français a adressé une injonction « d’arrêt de conduire » à des milliers de propriétaires de modèles C3 et DS3. En cause : les nouvelles répercussions du scandale Takata, du nom de cette entreprise japonaise, pourtant parmi les plus réputées au monde en matière de sécurité automobile avec ses ceintures de sécurité, ses sièges auto pour enfants ou encore ses airbags.
Tout bascule dans les années 2000, quand la marque lance son airbag PSAN (propulseur stabilisé ammonitrate). Concrètement, du nitrate d’ammonium explose en cas de choc et déclenche le gonflement de l’airbag pour protéger conducteur et passagers. Sauf que ce gaz résiste mal aux conditions humides et chaudes… C’est d’ailleurs pourquoi les premières victimes de Takata ont été repérées dans les régions du sud des États-Unis, où le climat accélère la détérioration du gaz. Au moindre choc, il explose alors avec une puissance décuplée et projette des particules métalliques et plastiques sur le passager à la vitesse d’une balle… Récemment en Guadeloupe, après un banal accrochage, l’airbag d’un conducteur s’est activé et a propulsé des morceaux de métal sur son visage, le tuant sur le coup.
Avec les années, le cocktail chaleur / humidité touche des territoires toujours plus nombreux. En 10 ans, la situation a entraîné le plus vaste « recall » de l’histoire de l’automobile américaine, avec plus de 42 millions de voitures rappelées. Écrasé par les dettes, Takata ferme ses portes en 2018. Mais aujourd’hui encore, 100 grandes marques automobiles dont BMW, Citroën, Volkswagen ou Audi restent concernées par un rappel massif de 100 millions d’airbags en France et dans le monde. Avec une question : comment valoriser ensuite ces millions d’airbags ?
Tous les airbags contiennent des composants (pyrotechniques et substances chimiques) qui se transforment en déchets dangereux (au sens défini l’article R541-8 du code de l’environnement ). La réglementation encadre donc fermement leur recyclage !
Conditionnement, gestion, collecte, transport : tous les déchets dangereux, peu importe leur nature, sont soumis à des règles strictes avant d’être détruits ou valorisés :
- emballage / conditionnement avec un étiquetage conforme à l’article 541-7 du Code de l’environnement
- interdiction totale de mélanger ces déchets avec tout autre substance ou objet ;
- collecte soumise à l’Accord Européen des transports de produits dangereux par la route (ADR) ;
- déclaration de suivi des déchets dangereux, conservée pendant 5 ans après leur élimination ;
- gestion par des installations dédiées comme les ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement).
En cas de non-respect de ces obligations, le constructeur automobile s’expose à de lourdes sanctions.
Pour répondre à leurs obligations en matière de traitement des déchets dangereux, les constructeurs automobiles doivent donc passer par un partenaire spécialisé dans le recyclage de tous types de déchets (dangereux et non dangereux). L’ampleur du scandale Takata implique d’importantes quantités à gérer, mais attire aussi l’attention des autorités, qui scrutent de près le traitement des airbags liés à cette affaire.
« L’objectif est double, souligne Vincent Berthelot, directeur commercial d’Hubency. D’abord, éliminer ces airbags dans les meilleures conditions environnementales. Mais aussi éviter de les retrouver à la revente sur des marchés parallèles ! C’est pourquoi les professionnels de l’automobile doivent passer par une filière de recyclage très encadrée, qui assure le respect de l’environnement et une traçabilité totale pour garantir une destruction effective. »
Face à ce challenge, Hubency propose une solution sur-mesure avec l’offre Carebag, qui mêle ressources technologiques, savoir-faire et reporting pour la valorisation des airbags.
- les garages et centres automobiles stockent les airbags ;
- les airbags sont collectés et transportés vers un centre spécialisé agréé déchets dangereux, puis vers un centre de traitement ;
- les airbags non déployés sont déclenchés pour séparer les matières dangereuses du reste des composants ;
- les matières sont ensuite dirigées vers les filières dédiées pour leur valorisation :
- le plastique est transformé en granulés ;
- le métal est refondu ;
- le sac en nylon sert à la fabrication de nouveau fil nylon.
Hubency remet ensuite, au constructeur, un certificat de destruction et un bordereau de suivi des déchets (BSD).
Chaque étape est rigoureusement tracée, avec notamment un suivi par code-barres, pour s’assurer du respect des exigences réglementaires. Une procédure sur-mesure pour accompagner les constructeurs dans la gestion de cette autre conséquence du scandale Takata.
De véhicules rappelés dans le monde.