TRI, COLLECTE, VALORISATION DES DÉCHETS DE TERRE
Les chantiers des communes et les projets titanesques des grands centres urbains génèrent des montagnes de déchets de terre. Des millions de tonnes sont extraites chaque année. Pourtant, leur recyclage reste encore souvent très modeste. La plupart de ces déchets inoffensifs finit bien souvent entassée dans des carrières ou sur des terrains inexploités.
Il existe aussi des terres polluées par une contamination accidentelle des sols, par des pesticides ou par des produits dangereux, comme des métaux lourds, issus de l’ancienne activité du site d’où elles proviennent. Elles présentent alors un danger pour la santé et l’environnement.
Une fois excavées, les terres doivent tout d’abord être analysées. Il s’agit de connaître leur composition et la catégorie de déchets dans laquelle elles entrent, en fonction des substances polluantes qu’elles contiennent. Chaque année, plusieurs tonnes sont ainsi dirigées vers des centres de traitement spécialisés pour y être décontaminées. Seules les terres radioactives ne sont pas retraitées.
Une fois considérée comme un déchet inerte, la terre peut être valorisée :
- Pour des projets d’aménagement, par exemple la création d’un nouveau quartier, d’un espace vert ou d’une route, pour servir de remblais. Des études géologiques doivent définir sa hauteur, notamment pour préserver les nappes phréatiques. Selon la nature de l’aménagement, les seuils de composés organiques qui doivent être présents dans la terre varient.
- Dans les Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND). Ces sites spécialisés produisent du biogaz à partir de la fermentation de déchets. Des couches de terre disposées régulièrement accélèrent le processus. De plus, la réglementation impose à ces sites de disposer en permanence de terre pour recouvrir un possible départ d’incendie.
Avec la construction des infrastructures du Grand Paris, plus de 43 millions de tonnes de terres vont être excavées dans les prochaines années. Une quantité astronomique que scientifiques et architectes verraient bien transformer en briques de terre crue, en panneaux de terre ou encore en béton d’argile coulé, sans chaux ni ciment. Une première mondiale très écologique, alternative au tout-béton pour construire des bâtiments aussi solides sur 2 ou 3 étages.
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D’après les estimations, seulement 30 % de la terre excavée est valorisée.